Jeux olympiques 2028 : Avenir de la boxe en question

Le Comité International Olympique a retiré la reconnaissance de l’Association Internationale de Boxe (IBA) en juin 2023, invoquant des problèmes persistants de gouvernance et d’intégrité. Cette décision place la discipline dans une situation inédite à l’approche des Jeux de Los Angeles.

La Fédération Française de Boxe, comme ses homologues, se trouve désormais dans l’obligation de composer avec de nouvelles règles imposées par le CIO, sans garantie de représentation officielle pour son sport en 2028. Les fédérations nationales deviennent ainsi des acteurs centraux dans la survie de la discipline olympique.

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Où en est la boxe olympique à l’approche des Jeux de Los Angeles 2028 ?

La boxe olympique s’avance vers les jeux olympiques 2028 enveloppée d’incertitude. Depuis la rupture entre le comité international olympique et l’association internationale de boxe (IBA), la discipline navigue sans gouvernail. À Paris 2024, le CIO, déjà aux commandes à Tokyo, supervise encore l’organisation des tournois, écartant l’IBA pour ses défaillances en matière de gouvernance et de transparence. Mais pour Los Angeles, le couperet menace : la boxe aux Jeux olympiques n’a toujours pas obtenu sa place officielle sur la liste des sports au programme.

Dans ce flou, fédérations internationales et nationales tentent d’alerter le mouvement olympique sur la nécessité de préserver ce sport dont l’histoire se confond avec celle des Jeux modernes. La naissance de World Boxing, rivale directe de l’IBA, illustre la grande recomposition en cours. Quant aux boxeurs, ils restent suspendus à d’hypothétiques décisions, incapables d’anticiper leur avenir.

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Quelques repères pour comprendre la situation actuelle :

  • Le tournoi de Paris 2024, organisé sans l’IBA, sera le laboratoire du CIO.
  • Pour les jeux olympiques Los Angeles, tout dépendra de la capacité des instances à inventer un mode de gouvernance jugé crédible.

Cette incertitude résonne jusque dans les salles d’entraînement. L’hypothèse d’une sortie de la boxe olympique du programme des Jeux 2028 inquiète les fédérations, qui multiplient les démarches auprès du comité international olympique. Pour elles, la discipline reste un pilier, symbole de diversité sur le ring et marqueur de l’esprit olympique.

Les décisions du CIO : quelles conséquences pour la discipline et les athlètes ?

Le comité international olympique détient désormais le destin de la boxe comme rarement auparavant. Sous la présidence de Thomas Bach, le CIO a écarté l’Internationale Boxe IBA, pointant du doigt la gestion d’Umar Kremlev et des financements opaques liés à Gazprom. Ce bouleversement rebat les cartes de la boxe amateur à l’échelle mondiale, laissant les athlètes dans une attente tendue.

Les scandales d’arbitrage à Tokyo, des soupçons de matches truqués, l’opacité financière : la liste des griefs est longue. Le CIO, soucieux de protéger l’intégrité olympique, refuse de redonner les clés de l’organisation à une fédération jugée défaillante. Pour les boxeurs et leur entourage, l’impact est direct et concret.

Voici quelques conséquences observées ou redoutées par les acteurs du monde de la boxe :

  • Des athlètes comme l’Algérienne Imane Khelif ou la Taïwanaise Lin Yu se préparent pour Paris 2024 sans aucune certitude quant à la continuité de leur discipline aux Jeux.
  • Les partenaires financiers et diffuseurs, refroidis par les scandales, hésitent à s’engager. La publicité autour des tournois en ressent déjà les effets.

Prenons le cas d’Estelle Mossely, championne olympique : comment fixer des objectifs et structurer une carrière si la perspective olympique s’évapore ? Les repères institutionnels s’effondrent, l’avenir reste suspendu à la recomposition d’une gouvernance crédible et à la volonté du CIO de faire confiance, à nouveau, au monde de la boxe.

Fédérations nationales : un rôle clé dans la défense de la boxe aux JO

Secouées par la tempête, les fédérations nationales de boxe olympique se retrouvent aux premières loges. À Paris, Dominique Nato, président de la Fédération Française de Boxe, s’active auprès de ses pairs européens et de la World Boxing Federation, nouvelle structure née de la rupture avec l’IBA. Leur objectif : faire bloc et démontrer au comité international olympique la capacité du secteur à se réformer.

Longtemps cantonnées à la gestion locale, ces fédérations se muent en véritables ambassadrices. Elles négocient, sensibilisent, mobilisent les équipes nationales, tout en repensant leurs propres fondations. En France, avec le soutien de David Lappartient, président du CNOSF, la Fédération Française de Boxe déploie son réseau pour peser dans les négociations. Ce n’est pas un combat isolé : en Europe, plusieurs grandes fédérations rejoignent World Boxing pour défendre la présence du noble art aux jeux olympiques 2028 de Los Angeles.

Les points suivants illustrent l’enjeu stratégique pour ces fédérations nationales :

  • La solidarité entre fédérations devient un atout décisif pour l’avenir du sport.
  • Tout repose sur la capacité à instaurer une gouvernance qui inspire confiance, condition sine qua non pour le maintien aux prochains Jeux.

Le bras de fer se joue désormais à l’échelle mondiale. Malgré des moyens parfois limités, les fédérations nationales s’organisent pour garantir la présence de leurs athlètes dans l’arène olympique. Leur pouvoir d’influence sur le CIO pourrait, à terme, décider du sort de la boxe sur la scène internationale.

boxe olympique

Quels scénarios pour l’avenir de la boxe olympique après 2028 ?

La boxe olympique marche sur une corde raide. Pour 2028 et au-delà, plusieurs trajectoires se dessinent, dictées par les équilibres politiques et institutionnels. Le mouvement olympique réclame des garanties structurelles et financières pour maintenir ce sport dans la compétition phare. Face à la mise à l’écart de l’IBA, le modèle proposé par World Boxing doit encore faire ses preuves et convaincre.

Trois options principales se dégagent aujourd’hui :

  • Un maintien sous conditions : le CIO pourrait accepter la présence de la boxe à Los Angeles, à condition de constater une gouvernance indépendante et transparente, assortie d’une gestion des juges irréprochable, de garde-fous contre les conflits d’intérêts et d’une structure financière limpide.
  • Un retrait provisoire : si les failles persistent, le sport pourrait être mis de côté, le temps de reconstruire sur des bases saines. Beaucoup gardent en mémoire la brève éviction de la lutte en 2013, finalement réintégrée de justesse.
  • Une scission durable : la rivalité entre IBA et World Boxing pourrait fragmenter le paysage, avec des fédérations concurrentes et des critères de sélection incertains pour les athlètes.

La capacité des fédérations nationales à unir leurs voix et convaincre le CIO pèsera lourd dans la balance. Tout l’avenir de la discipline, son modèle économique, sa visibilité médiatique, dépend désormais d’un accord international sur la gouvernance et l’éthique. Sans rassemblement et sans refonte crédible, le scénario d’une disparition durable de la boxe du programme olympique n’a jamais semblé aussi plausible.

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