Salaires ramasseurs de balles tennis : Combien gagnent-ils en moyenne ?

12 000 jeunes motivés, zéro euro à la clé. Voilà le paradoxe discret mais bien réel qui se joue chaque printemps à Roland-Garros, loin des projecteurs et des chiffres à sept zéros du prize money. Les ramasseurs de balles, silhouettes vives et concentrées, sont les artisans silencieux du tournoi. Pourtant, leur engagement ne s’affiche jamais sur une fiche de paie. C’est une autre forme de récompense qui attire chaque année une foule de candidats, prêts à sacrifier week-ends, vacances et parfois même une part d’insouciance pour vivre une aventure hors du commun.

Ramasseurs de balles à Roland-Garros : qui sont ces jeunes passionnés ?

Derrière chaque service supersonique et chaque échange tendu, ils se déplacent, rapides et invisibles, orchestrant le ballet précis des balles récupérées et relancées. Les ramasseurs de balles de Roland-Garros, garçons et filles de 12 à 16 ans, ne sont pas là par hasard. Leur présence sur la terre battue est le résultat d’une sélection impitoyable menée par la Fédération française de tennis. Vitesse, coordination, sang-froid : l’enjeu dépasse largement la simple passion du tennis.

Chaque année, sur des milliers d’aspirants, seuls 400 décrochent le brassard. Ces adolescents, venus de toute la France, deviennent les témoins privilégiés des plus grands moments du tournoi. Brassard orange ou bleu au bras, ils assistent depuis la ligne de fond aux exploits des champions. Le passage de Roger Federer, la présence de Rafael Nadal ou la détermination de Serena Williams : pour eux, ces stars ne sont pas de simples noms mais des rencontres, parfois un sourire échangé au détour d’un match.

La mission ne s’improvise pas. La Fédération sélectionne des jeunes capables d’allier rapidité, agilité et esprit de groupe. L’expérience, c’est plus qu’un stage d’été : c’est un engagement total, au cœur de Roland-Garros, où la moindre erreur peut ralentir le jeu ou perturber la concentration d’un joueur de légende. Ici, la rémunération ne se compte pas en euros, mais en souvenirs marquants, en expérience rare et en fierté d’avoir contribué, à leur manière, à écrire un bout de l’histoire du tennis.

Combien gagne-t-on vraiment en tant que ramasseur de balles ?

Les spectateurs s’interrogent souvent sur la rémunération de ces jeunes survoltés, guettant une somme cachée derrière la promesse du sweat officiel. La réalité ? À Roland-Garros, il n’y a ni salaire, ni prime, ni gratification financière. Pas de SMIC, pas de bonus. Les ramasseurs de balles participent bénévolement, sous l’égide de la Fédération française de tennis, qui fait perdurer cette tradition.

En guise de remerciement, chaque ramasseur reçoit un kit complet : tenue officielle, repas quotidiens, titres de transport, et parfois quelques objets-souvenirs du tournoi. Pour la plupart, cela vaut bien plus qu’un chèque : c’est la chance d’approcher les plus grands, de vivre l’ambiance unique des vestiaires, de ressentir l’intensité d’un match au bord du court.

Au-delà des frontières françaises, la situation varie peu. À Wimbledon, la rémunération prend parfois la forme d’une petite somme symbolique, quelques dizaines de livres, mais là encore, rien qui puisse rivaliser avec le flot d’argent réservé aux joueurs. L’US Open déroge légèrement à la règle : les ramasseurs y touchent un salaire horaire, mais le principe reste le même, l’expérience prime largement sur la rémunération. À Roland-Garros, l’essentiel est ailleurs : la participation, l’apprentissage, le souvenir d’avoir été au plus proche de la légende, loin des millions d’euros versés aux vainqueurs.

Entre efforts physiques et ambiance unique : le quotidien sur les courts

Sur les courts, les ramasseurs enchaînent les sprints et les accroupissements. À chaque point, la tension est palpable : il faut réagir à la seconde, anticiper la trajectoire, rester invisible sans jamais perdre en efficacité. Cette discipline s’acquiert dès la formation, rigoureuse, dispensée par la Fédération française de tennis. Les gestes sont appris, répétés, jusqu’à devenir réflexes.

Le quotidien ne se résume pas à courir après la balle. Les ramasseurs vivent aussi des moments rares, immergés dans une ambiance électrique : rugissement du public, regards furtifs des joueurs, tension des tie-breaks. Sur les courts annexes ou le central, chaque geste compte, la coordination est totale. Les consignes sont strictes : faire preuve de rapidité, rester silencieux, assurer la fluidité du jeu.

Physiquement, la tâche est exigeante. Un match qui s’étire, une chaleur lourde, la fatigue qui s’accumule : il faut tenir, garder la concentration, éviter l’erreur qui pourrait tout faire basculer. Cette exigence forge l’esprit du groupe, développe solidarité et cohésion. Loin des projecteurs, ces jeunes constituent le rouage discret mais vital d’un tournoi de cette ampleur.

Fille en tenue de tournoi comptant des balles de tennis sur un banc intérieur

Comment devenir ramasseur de balles à Roland-Garros : étapes, critères et conseils

Accéder au rang de ramasseur de balles à Roland-Garros, c’est se soumettre à un parcours sélectif, jalonné d’exigences. Chaque année, la Fédération française de tennis organise une campagne de sélection nationale ouverte aux 12-16 ans. Mais seuls les plus motivés et les plus aptes franchissent la dernière étape pour accéder au tournoi.

Les étapes-clés de la sélection

Voici comment s’organise le processus, étape par étape :

  • Déposer sa candidature auprès de la Fédération française de tennis ou de son club affilié, pour valider sa motivation et son engagement.
  • Participer à une journée de détection régionale, où la vitesse, la vigilance et l’agilité sont mises à l’épreuve sous l’œil des encadrants.
  • Si le profil séduit, suivre un stage de formation intensif, axé sur la gestuelle, la synchronisation et la capacité à tenir l’effort sur la durée.

Les responsables cherchent des profils capables d’enchaîner les efforts, de lire le jeu, de se fondre dans le décor sans jamais perdre leur efficacité. L’esprit d’équipe, la discipline et la réactivité sont des qualités incontournables pour intégrer la sélection. La pression ? Ils l’apprivoisent, portés par l’envie de vivre l’événement de l’intérieur.

Une fois sélectionnés, les heureux élus suivent une préparation spécifique avant le tournoi. La Fédération encadre ces jeunes, les forme pour garantir un service impeccable sur les courts. La sélection reste serrée : sur plusieurs milliers de candidats, seuls 250 à 300 décrochent leur place pour vivre, quelques jours durant, un rêve éveillé sur la terre battue parisienne.

Sur les gradins, dans les allées, au bord du court, ces jeunes ramasseurs apportent à Roland-Garros cette énergie qui ne figure sur aucune feuille de match. Leur motivation, leur abnégation et leur implication sont la toile de fond invisible du tournoi. Et si la paie n’existe pas, le souvenir, lui, ne s’efface jamais vraiment. Qui sait, peut-être que dans quelques années, l’un d’eux reviendra, raquette à la main, pour s’emparer du trophée sous les acclamations ?

D'autres articles sur le site